jeudi 5 août 2010

La crise économique selon Michel Drac




Michel Drac, contrôleur de gestion dans un grand groupe, spécialiste dans la micro-économie et un temps membre de l'association Egalité et Réconciliation, crée par le charismatique sociologue féministe Alain Soral, a publié en mars 2010 Crise économique ou crise du sens, aux éditions Retour aux Sources. Un ouvrage qui s'attache a pensé les conséquences de la crise économique actuelle en la comparant à des crises passées (l'Espagne au 16è siècle, l'ex-bloc soviétique en 1990 ou l'Argentine en 2000). Les conclusions sont pessimistes mais fort plausibles. : il nous faut changer de système. Contrairement à Jacques Attali (monsieur "15 prophéties annoncées, forcément une de bonne") et aux journalistes du Figaro et des Échos (qui lit La Tribune ?), Michel Drac porte un regard lucide sur la situation actuelle, en portant, il est vrai, un regard "borné" par l'historicisme. Mais aimer Friedrich Engels, Oslwad Spengler et Antonio Gramsci n'est pas un crime...

Il est inutile de préciser que le livre a reçu très peu d'échos dans la presse dite "traditionnelle".

Voici un extrait de l'introduction du livre, qu'on ne peut donc que recommander, en espérant toutefois que lors d'une prochaine réédition, le typographe corrige les fautes systémiques au mot "événement", avec deux "é".

Au risque de briser le suspense, voici d'emblée ma conclusion : nous vivons en réalité une implosion spirituelle. Contrairement aux apparences, ce n'est pas un système qui s'est écroulé le 15 septembre 2008 : c'est l'ultime forme vivante d'un projet philosophique né au Moyen Age, et parvenu à maturité au XVIIIè siècle. Sous cet angle, la chute du néolibéralisme à la fin de la décennie 2000-2010 ne vient pas contredire celle du communisme soviétique deux décennies deux décennies plus tôt : au contraire, elle en est la continuation logique. Néolibéralisme et capitalisme d'État soviétique n"ont été que les avatars tardifs d'un mode de pensée exténué. Leurs décès consécutifs signifient, tout simplement, qu'une âme collective est parvenue au bout de ses réincarnations.

Ce qui achève de s'écrouler avec le néolibéralisme contemporain, c'est le projet d'une humanité absolument connaissable. Pour des raisons que j'exposerai en détail dans la suite de cet ouvrage, je pense qu'il est possible de représenter tous les systèmes politiques et économiques issus de la modernité comme des machines faites pour créer, à partir de l'information sur la matière, un sens totalement explicite. Nous assistons à l'effondrement de cette hégémonie nominaliste devenue perverse.

Ce qui s'est passé le 15 septembre 2008, c'est que l'Être a parlé. Il a dit : je suis ce que je suis. Ce jour-là, il est apparu évident que la réalité n'était pas construite par le consensus des représentations - et que donc, aucun système de représentations, aussi perfectionné qu'il soit, ne pourrait jamais l'englober totalement. Le sens n'est vrai que s'il se reconnaît incomplet. Aucun énoncé n'est définitif s'il ne se clôt pas par un point d'interrogation. Notre mode de pensée menace de doit être radicalement reconsidéré : la modernité technoscientifique menace de s'achever en catastrophe antihumaine absolue. Voilà la vraie crise - celle dont la dépression n'est que le symptôme.

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