lundi 10 janvier 2011

Crise de la dette et menaces sur l'euro

Le 14 décembre 2010, l’Institut Thomas More a organisé une rencontre sur la crise de la dette et les menaces sur l'euros. Les intervenants étaient :

- Jean-Marc DANIEL, professeur d'économie à ESCP Europe, chargé de cours à l'École des Mines de Paris,
- Gérard DUSSILLOL, président du groupe de travail Finances publiques de l'Institut Thomas More,
- Paul GOLDSCHMIDT, ancien directeur à la Commission européenne, membre de l’Advisory Board de l’Institut Thomas More.

L'Institut Thomas More a publié sur son site un compte-rendu de ces interventions. En voici les extraits les plus forts.


Gérard Dussillol et la faillite de l'Europe :
A moyen terme, d’ici 2013, la question est de savoir si l'Europe et les États membres peuvent restaurer la confiance sur l'euro et sur la dette et comment ils peuvent le faire. La confiance sur la dette veut en fait dire sustainability, i.e. la capacité non pas de rembourser cette dette mais de la contenir... Les États européens fortement liés à l’euro n’ont rien à gagner d’une explosion de celui-ci du fait de leur fort engagement. Concernant la dette, les problèmes irlandais et grec sont a priori réglés ou en passe de l'être. Le Portugal est trop petit pour faire vaciller le système mais la question de l’Espagne est plus sérieuse : est-elle « too big to bail » ?, Après elle, c'est l’Italie et la France qui pourraient se retrouver sur le radar. Pour le moment, elles restent au bord du radar... mais pour le moment seulement.


Paul Goldschmidt et le désendettement :
Aujourd'hui, il faut évidemment se désendetter pour ne pas entraver la croissance et lancer un signal fort aux marchés afin qu’ils arrêtent la spéculation sur les dettes européennes. Deux solutions se présentent alors : soit on suit le modèle d’orthodoxie budgétaire avec des comptes publics en équilibre et donc un remboursement graduel de la dette, soit on dévalorise cette dette grâce à l’option de l’inflation.


Jean-Marc Daniel et l'union des pays européens :
Un véritable fédéralisme est difficile à tenir au niveau européen et ne peut être envisagé dans un avenir proche. L’Europe ne peut se mettre d’accord à 27. Or, elle a plus que besoin aujourd’hui d’être unie et de montrer sa cohésion face à des pays émergents de plus en plus puissants. L’idéal serait d’avoir des leaders prêts à mener et à incarner une politique et une ambition européennes. Rêvons un peu... On pourrait alors imaginer ainsi la distribution des rôles : l’Allemagne en leader sérieux, la France en leader en second moins sérieux, la Grande Bretagne en « traître » de comédie et l’Italie en Colombine fantaisiste et imaginative...

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